Jean-Michel Saive : la route de Rio (suite)

Jean-Michel Saive a-t-il les yeux plus grands que le ventre ?
Si on ne connaissait pas “l’homme aux yeux de tigre”, on serait tenté de répondre “oui”. Seulement voilà, JMS n’a jamais été et ne sera jamais “n’importe qui”. Donc…
S’il mène de concert une carrière de joueur de haut niveau, de dirigeant à la fédération, d’expert attaché à un cabinet ministériel, de membre du C.O.I.B., c’est parce qu’il a la passion du Sport au travers de son sport.
 
Directeur technique (comme on dit mal mais l’expression est entrée dans le vocabulaire pongiste depuis bien des années) de l’Aile francophone, Jean-Mi était sur le banc lors de l’Europeo jeunes de Bratislava en juillet. “C’est un accident, dit-il; il se trouve qu’en raison d’un horaire surchargé, il manquait un coach et j’ai accepté de dépanner mais ce n’est pas mon but. Je ne me vois pas comme Rosskopf par exemple arpenter les salles d’entraînement pendant des heures. Je ne suis d’ailleurs pas là pour cela ni pour prendre la place des entraîneurs. Je ne veux pas m’imposer mais bien responsabiliser ceux qui sont en charge de ce travail en discutant, en ouvrant des voies, en faisant des suggestions de travail. Et puis, entraîner et coacher c’est différent. Donc, entraîner : c’est non”.
 
Expert auprès du Ministère de la Communauté française, Jean-Mi souhaite mieux faire connaître et apprécier le Sport de haut niveau. “Il y a un travail de transparence, par exemple, à effectuer dans les fédérations, il faudrait que chaque fédération ait son “directeur technique”, et aussi qu’il y ait un statut des “espoirs”, “aspirants” et “haut niveau”. J’évoque régulièrement ces sujets avec le cabinet ministériel, avec l’Administration, avec Eddy De Smet aussi (en charge notamment de ces problèmes au C.O.I.B.).
 
Au C.O.I.B. justement, Jean-Mi préside la commission des athlètes et participe au comité de gestion. Sa présence a fait évoluer les choses au point de vue des critères de sélection pour les Jeux: la Belgique s’est alignée sur ceux du C.I.O. alors que depuis plusieurs années, elle imposait des critères plus sévères, ce qui était certainement justifié par le passé mais beaucoup moins actuellement.
Aux premiers jeux Européens, à Bakou, il y quelques semaines, notre compatriote a vécu une expérience unique pour lui. Sans doute a-t-il joué mais surtout, avant les compétitions, il a pu, comme officiel, regarder la mise en place avec des yeux neufs, il a observé, s’est promené dans la coulisse, découvert l’envers du décor et donc des aspects complètement inconnus du public mais aussi des acteurs des compétitions sportives, aspects que des journalistes curieux et bien introduits peuvent parfois, eux aussi, approcher discrètement.
“J’ai vu comment cela se passait, dit-il, comment cela se mettait en place et donc des aspects inconnus des sportifs participants. A présent, je peux expliquer aux acteurs le pourquoi et le comment des choses et donc  aussi suggérer des améliorations souhaitées par ceux qui sont sur le terrain ou à la table.”
 
Verra-t-on un jour Jean-Mi siéger au C.I.O., comme représentant des sportifs, par exemple ?
Réponse: “tout ce que jeux dire c’est que j’ai été très encouragé à présenter ma candidature,” dit-il en conclusion, ajoutant aussi: “je suis toujours un passionné de mon sport;  jouer c’est ma porte ouverte vers l’air frais.”
(signé) “l’oeil de l’observateur”)


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